Stockage, prétraitement et valorisation

Les sites d’épandage ont été sélectionnés, en privilégiant l’impact environnemental moindre (éloignement des cours d’eau et des zones d’habitation). Ces sites sont aujourd’hui proches de la saturation démontrant ainsi l’urgence à trouver des voies de prétraitement et valorisation fiables et viables.

Au vu des caractéristiques intrinsèques des sargasses (concentrations en arsenic non négligeables), l’ADEME Guadeloupe a soutenu l’étude visant à évaluer l’impact environnemental de l’épandage en Guadeloupe réalisée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

L’intérêt d’un prétraitement

Certaines voies de valorisation nécessitent une ressource « propre ». Or, avec plus de 95 % de la collecte effectuée à terre aujourd’hui, on se retrouve avec une ressource contenant des quantités non négligeables de sable et ponctuellement d’autres encombrants (déchets plastiques, etc.). Par conséquent, la collecte est encore perfectible afin d’éviter un prétraitement avant valorisation.

L’idée d’un prétraitement renvoie également à la stabilisation de la ressource. Rendre l’algue inerte (par séchage, déshydratation, compactage, etc.) permettrait de la conserver en stoppant la production de H2S et de lisser sa valorisation dans le temps tout en réduisant le volume d’algues à transporter et stocker.

Plusieurs voies de prétraitement ont été identifiées aujourd’hui sans pour autant être testées dans le contexte sargasses. Elles reposent majoritairement sur des techniques appuyés dans d’autres secteurs d’activités.

La valorisation des algues

Dans une perspective d’économie circulaire, les moyens de valorisation des sargasses sont à identifier selon les axes suivants :

  • assurer des exutoires immédiats aux normes pour les sargasses collectées ;
  • développer des processus de valorisation tenant compte du caractère aléatoire de la ressource ;
  • identifier les potentiels de valorisation sur le long terme, permettant de dégager une économie de la sargasse.

Un modèle économique basé uniquement sur cette algue s’avère difficilement viable. La sargasse doit donc intégrer une filière basée sur des apports plus variés de ressources.

En 2015, l’ADEME Guadeloupe finance un Appel à projets (AAP) « Algues sargasses : collecte innovante et valorisation » visant en partie à identifier des voies de valorisation et développer des filières locales. Les principales études menées dans le cadre de cet AAP concernaient les voies de valorisation suivantes : l’épandage agricole, la nutrition, la méthanisation, le compostage, la combustion et les bioplastiques.

Plus récemment, un AAP conjoint « Recherche, développement et innovation - Sargassum » sur les sargasses a été lancé en 2019 à la suite du Sarg’Expo et de la Conférence internationale sur les sargasses en Guadeloupe. Piloté par la Région Guadeloupe avec l’aide de l’Agence nationale de la recherche (ANR), il associe l’ADEME, les collectivités territoriales concernées et d’autres financeurs étrangers. Ces projets de RDI s’étalent sur plusieurs années de recherche (fin prévue en 2023). Dans cet AAP, l’ADEME soutient 5 projets en lien avec la valorisation (méthanisation, pyrogazéification, biostimulants, biomatériaux, etc.).

En dehors des AAP, l’ADEME Guadeloupe apporte un soutien technique et financier à des projets de valorisation locaux tels que Sargasse Project pour la production de cellulose papier/moulée.

Le récapitulatif des principales voies de valorisation recherchées :

Récapitulatif des principales voies de valorisation recherchées. Voir descriptif du tableau ci-après

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Il est à noter que d’autres voies de valorisation sont également recherchées ou déjà mises en application dans la Caraïbe, hors Antilles françaises. Le CERMES (Centre for Resource Management and Environmental Studies) de l’Université de West Indies a réalisé un bilan de ces voies (cf. Quelques documents de référence).

Aller plus loin : une journée technique pour passer des projets de recherche à l’industrialisation

L’ADEME et ses partenaires la Région Guadeloupe, la CTM et l’Agence Nationale de la Recherche ont organisé le 15 décembre 2022 en Guadeloupe une journée d’échange technique sur cet enjeu territorial. L’objectif était de regrouper chercheurs, institutionnels et entreprises pour participer à une réflexion commune sur comment passer de la recherche à l’industrialisation des projets de valorisation. Près de 100 personnes ont répondu présentes à cette journée d’échange qui a porté ses fruits notamment grâce aux ateliers menés l’après-midi par thématique de valorisation.

Retrouvez les présentations des porteurs de projets de valorisation ainsi que le compte rendu des ateliers :

Et revivez l’évènement en replay.

Quelques documents de référence